A voté !
- Ce matin, j'ai voté au consulat de New York pour la première fois. Il y avait beaucoup de monde. Je vous livre mon sondage au doigt mouillé pour New York : un fort vote Sarkozy, mais pas autant qu'on s'y attendrait ;). J'ai trouvé dans l'isoloir plus de bulletins Sarkozy que de bulletins Royal ou Bayrou par exemple. Petit élément insolite : le dépouillement ne sera pas rendu public avant que les électeurs de France ne votent.
- Pour finir sur les sondages avant le premier tour, quelque petits trucs. Claire Durand publie sur son site une étude/lissage des sondages électoraux avant le premier tour : cliquez ici. Evidemment, ce ne sont que des sondages... mais si j'étais, disons, Stéphane Rorol ou Roland Cayzes, je vous dirais qu'on voit très bien sur les évolutions qu'au début de la campagne, une partie des électeurs Royal ont basculé sur Bayrou, ce qui a entraîné une forte augmentation du score de Bayrou, qui a ensuite réussi à attirer quelques électeurs de droite. Au final, le vote Sarkozy et le vote Bayrou semblent complémentaires. Et si c'était un artefact des méthodes de redressement ?
- Sur le blog "Geneviève Tabouis", on peut lire que les variations de fermeté de vote Le Pen semblent assez absurdes. En particulier, d'un jour à l'autre sur les sondages IPSOS la fermeté "brute" peut varier de... 48 points ! Je pense que c'est le signe que le nombre d'électeurs déclarés de Le Pen est tout petit. Si on considère que la marge d'erreur est de l'ordre de 25 points pour cette fermeté (la moitié de cette variation extrême), cela serait compatible avec un échantillon d'électeurs de Le Pen d'environ 20 personnes, ce qui donne un vote Le Pen d'environ 7% sur 300 personnes. Cela semble être effectivement le score de Le Pen non redressé, comme le montre cet article que nombre d'entre vous m'ont signalé (merci yogi et blop). En tous cas, je me demande du coup si on peut "remonter" aux données brutes en regardant ce genre de questions "annexes" : cela n'a pas l'air de très bien marcher sur les autres candidats, mais on voit quand même que là aussi, Sarkozy et Royal sont au coude à coude...
- Pour conclure sur les sondages, mon opinion est que ceux-ci ont de graves problèmes méthodologiques, qui ne permettent pas en tous cas de se fier trop aux résultats bruts, et donc dès que c'est un peu serré, on ne peut rien dire. Par contre, je pense que les sondages sont sans doute capables de "capturer" les tendances individuelles sur le long terme (i.e. je pense que Bayrou est vraiment monté, maintenant peut-être pas aussi haut, ou peut-être au contraire beaucoup plus haut). La méthode de redressement de Le Pen qui consiste à multiplier le score brut d'un facteur 2 est, disons-le clairement, une vaste fumisterie. Quoi qu'on en dise, si on utilise les résultats de l'élection précédente pour appliquer des facteurs multiplicatifs, on risque surtout de tout redimensionner pour retrouver finalement à peu près les scores des années précédentes. C'est vraiment du doigt mouillé pour donner des résultats crédibles, mais je pense que ces résultats sont donc biaisés par construction. Et j'attends toujours qu'on me démontre que les électeurs de Le Pen mentent, et que ce n'est pas un problème d'échantillonage : je suis effaré d'un point de vue scientifique qu'on préfère appliquer un espèce de patch immonde qui consiste à multiplier les scores Le Pen plutôt que d'essayer d'avoir des échantillons/réponses plus fiables. Par ailleurs, une question m'assaille à quelques jours du premier tour : les sondages "sortie des urnes" sont-ils aussi redressés ? Les électeurs qui viennent de voter Le Pen refusent-ils de répondre ? Mentent-ils ? C'est très facile à savoir car il suffit de comparer les réponses aux sondages sortie des urnes au dépouillement.
Voilà, dans tous les cas, le blog restera silencieux pendant quelques jours, le temps de me remettre de la campagne et en attendant de vrais billets scientifiques.
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