Carnet du petit Tom : Physique, biologie et évolution...

21 décembre 2005

Science : les néo-créationnistes dans les choux

Pour faire suite à mon billet sur l'évolution, une bonne nouvelle vient de tomber : l'intelligent design vient d'être déclaré anti-constitutionnel. Un point intéressant est qu'un des motifs de refus est, je cite "ID violates the centuries-old ground rules of science by invoking and permitting supernatural causation". C'est une défaite cuisante pour nos néo-créationnistes : ils n'ont pas réussi à redéfinir la notion de science (qui était un des objectifs plus ou moins avoués), et ils ont été sévèrement renvoyés dans les cordes sur ce coup là. Etonnament, il y a en fait de la porosité sur ces idées au sein même des milieux scientifiques. Ainsi, il y avait une grande conférence de physique statistique à Rutgers cette semaine. Disons le tout net, il y avait le gratin mondial. Or, Kadanoff, big star de la physique, ancien président de l'académie des sciences a fait un talk sur le sujet de l'intelligent design ! Evidemment, c'était un talk sur les aspects politiques, mais il a également rappelé les "théories", et apparemment, il n'était pas aussi négatif qu'on aurait pu le penser (je rapporte ce qu'on m'en a raconté, je n'y étais pas moi-même). Cela a fait un petit scandale, d'autant qu'apparemment, la grande caution scientifique de l'intelligent design, William Dembski, est en fait un ancien étudiant de Kadanoff...

Grèves ter...

L'université est vraiment calme ces temps-ci. Il faut dire que les fêtes de fin d'annés cumulées à la grève qui vient de commencer ont complètement vidé la ville. Mon chef, avant de partir en vacances, m'a conseillé d'en profiter pour visiter le musée Gugenheim : il parait qu'il est totalement vide. En attendant, le maire de New York crie sur tous les toits que la grève est une honte car illégale; la justice vient d'ailleurs de condamner le syndicat de transport à 1 million de dollars par jour de grève ! Ce pays ne cesse de m'étonner.

16 décembre 2005

Grèves : suite

En fait il n'y a (presque) pas eu de grève aujourd'hui. Les employés ont décidé de reporter leur mouvement social de 4 jours : on en saura plus mardi prochain. Seules deux compagnies privées dans le Queens ont fait grève. J'ai également appris un truc assez hallucinant : les employés de la compagnie de transport n'ont pas le droit de faire grève. Je comprends maintenant pourquoi les médias déclaraient cette grève illégale. D'ailleurs, un truc très surprenant ici est cette référence constante à la loi là où un simple réglement ou un peu de civisme devrait faire l'affaire. Par exemple, on ne nous demande pas gentiment de recycler le papier: il est clairement marqué dans le vide-ordure que c'est la loi, et qu'il est en somme illégal de ne pas recycler. De la même façon, les indications de capacité des salles font explicitement référence à la loi (par exemple "it is unlawful that more than XX persons stay here at the same time" écrit en rouge à l'entrée). C'est assez amusant comme façon de penser : à mon avis cela indique bien qu'on est dans un pays très individualiste, où la seule façon de "contraindre" les gens est d'édicter une loi, plutôt que d'en appeler au civisme ou à la bonne volonté. Je ne suis pas sûr que cela soit un très bon signe...

14 décembre 2005

Grèves à l'américaine...


Alerte rouge sur Manhattan. Vendredi, il y a un risque de grève des transports. Prenez vos précautions. Ne venez pas en voiture ! Essayez de travailler chez vous ! La mairie a préparé un plan d'urgence. Les informations critiques seront diffusées en temps réel sur la page web de votre université. Le monde entier a les yeux braqués sur cette négociation salariale houleuse. Certaines sociétés envisagent même d'ouvrir des bureaux temporaires hors de la ville. Tout le monde est prêt : après le 11 Septembre, de tels plans d'urgence ont été préparés pour parer à toute éventualité (c'est marqué texto dans le NY Times). Mazette, quel stress !

10 décembre 2005

Perso : modification du style

Comme vous pouvez le constater, j'ai essayé de faire un peu de ménage dans le style de ce blog. J'en avais un peu assez du style "tic-tac", et puis c'était un bon exercice de modifier les feuilles css. J'espère parvenir bientôt à intégrer quelques images de fond histoire de rendre le site plus gai ! Au fait, tout le monde peut laisser des commentaires maintenant; plus besoin d'avoir un compte blogger...

Edit du 14 Décembre : bon apparemment, les titres rouges ne font pas l'unanimité dans mon lectorat. Bleu blanc rouge, ce n'était pas si mal, non ? En fait cela tombe bien, je voulais aussi les changer pour ce design plus sobre. Il ne me reste plus qu'à egayer tout cela avec de zolies images.

09 décembre 2005

Lecture : Le cycle du fleuve

Je profite de mon isolement culturel relatif (ni téléphone, ni internet, ni télévision) pour lire les quelques pavés qui restaient en suspens durant cet automne mouvementé. Je viens de terminer le grand cycle du fleuve de Philip José Farmer. J'avoue que j'ai un petit faible pour PJF : pas ou peu de grandes interrogations pseudo-philosophiques, on est directement dans l'action concrète où le postulat scientifico-technologique de base de ses différents romans est très habilement exploité. Le monde du fleuve commence par un grand cri de terreur et de surprise : celui de toute l'humanité ressucitée au bord d'un gigantesque fleuve. Evidemment, nous y serons tous. Nous constaterons alors que dans l'au-delà il n'y a ni Dieu, ni diable, ni paradis, ni enfer, juste des hommes nus, avec à leur côté un cylindre metallique leur fournissant régulièrement de la nourriture. L'homme étant ce qu'il est, les premiers problèmes ne tarderont pas à apparaître: le choc des civilisations et des époques aboutira à une première ère funeste où viols, esclavages et guerres iront bon train, sous le règne de tristes sires tels Hermann Goering ou d'anciens rois tels que le Prince Jean. Heureusement, si vous mourrez, vous ressuciterez 24 heures plus tard ailleurs sur le fleuve; vous pourrez même utiliser la voie "suicide express" pour échapper à vos ennemis. Dans ce monde incongru, les jeux politiques iront bon train pour mettre la main sur les très rares ressources minières au bord du fleuve. D'autres refuseront de reconstruire une société traditionnelle et se tourneront vers de nouvelles religions, convaincus qu'après ce purgatoire, les portes du ciel s'ouvriront. Tout au long de vos pérégrinations, vous tomberez peut-être sur l'explorateur anglais Richard Burton (qui fut le premier occidental à faire le pélerinage de la Mecque déguisé en musulman au 19ième siècle), sur un Jésus dépressif, ou encore sur Cyrano de Bergerac qui confirmera sa réputation de meilleur escrimeur de tous les temps. Et il ne fait nul doute que dans ce monde dépourvu de but et de sens, vous attacherez une importance certaine à cette rumeur relatant l'existence d'une tour mystérieuse emplie de merveilles à la source du fleuve...
J'ai vraiment beaucoup aimé ces riches livres. Les personnages sont très intéressants, et certains très attachants - j'ai notamment beaucoup aimé le rôle central de Mark Twain. La grande histoire du fleuve est passionnante entre mêlant jeux de pouvoir et description de sociétés renaissantes, et je n'ai pas été non plus déçu par la révélation des secrets de ce monde...

07 décembre 2005

Science : Le lévrier et le sprinteur

Un article très amusant vient de paraître dans Nature, de deux biomécaniciens Usherwood et Wilson. Je n'y connais rien à la biomécanique, mais l'article est suffisamment simple pour être lisible par un physicien lambda (je me demande même si je ne le convertirai pas un jour en exercice pour étudiants...). Ces deux chercheurs sont manifestement des fans d'athlétisme, puisqu'ils mettent en réference un lien pointant sur les résultats du 200m du championnat du monde indoor 2004. Le résutat de cette finale est assez amusant : le classement est à l'opposé des numéros des couloirs (i.e. le dernier était à la corde, dans le couloir 1, l'avant-dernier, dans le couloir 2, ... et le premier à l'extérieur !). En fait, comme le savent les nombreux sprinters(euses) lisant régulièrement ce blog, il est très difficile de maintenir sa vitesse dans les virages. Si j'ai bien compris, c'est dû à ce qu'on appelle dans le langage courant la "force "centrifuge" : en fait, les sprinteurs se penchent dans les virages pour tourner, et du coup ressentent une partie de la force centrifuge dans les jambes. Autrement dit, un sprinteur qui tourne a le sentiment d'être plus lourd, et donc court moins vite (ce qui se traduit concrètement par un contact pied-sol plus long). Les deux chercheurs ont constaté que ce n'était pas le cas des lévriers, en étudiant des films de course (il y en a deux sur le site de Nature, on voit même le faux lapin !). La différence entre un sprinteur et un chien est que l'homme utilise ses jambes à la fois pour se propulser et pour soutenir son poids. Si le poids "effectif" est plus important, à travail constant, la vitesse ralentit naturellement. Le lévrier, au contraire, utilise la rotation de ses hanches et allonge son dos pour se propulser : les pattes jouent uniquement le rôle de super-amortisseurs (un peu comme des ressorts). La partie propulsive est donc découplée de la partie amortissement, ce qui explique que les chiens peuvent garder leur vitesse dans les virages. Amusant, non ? Heureusement, l'homme n'est pas en reste puisqu'il a lui aussi inventé une machine permettant de découpler en partie le mécanisme de propulsion de celui de l'amortissement : il s'agit bien sûr du vélo !

05 décembre 2005

Perso : O joie du service public américain...

Théorème de Nicole : pour toute démarche aux Etats-Unis, il est nécessaire de s'y prendre au minimum deux fois. J'ai dû aller demander mon numéro de sécu deux fois car l'administration n'a pas été capable de vérifier mes infos personnelles rentrées par l'université sur internet la première fois. Je n'ai reçu mon numéro qu'aujourd'hui. J'ai dû appeler quatre fois ma société téléphonique pour avoir le téléphone : deux fois pour avoir la ligne - ils ont perdu mon dossier au milieu de la procédure, puis deux autres fois pour avoir le combiné (que je n'ai toujours pas, mais le service de livraison va me l'envoyer par UPS...). Bien sûr, tous ces marchés ont été libéralisés il y a belle lurette, et je n'ai affaire qu'à des monopôles locaux : les gérants de l'immeuble m'ont carrément remis les coordonnées de deux grosses entreprises pour me faire installer la télévision par câble et le téléphone. Je me suis également renseigné pour avoir l'ADSL, mais apparemment, l'Upper East Side de Manhattan est une région trop arriérée (et sûrement trop pauvre) pour avoir des câbles compatibles. On m'a conseillé d'avoir le câble pour avoir une connexion internet (d'ailleurs ma compagnie de téléphone m'a proposé la télévision par satellite...). Nostalgie du bon vieux monopôle des PTT et du minitel qu'on allait chercher au bureau de poste le plus proche ...
Apparemment, je ne suis pas le seul d'ailleurs....

02 décembre 2005

Science/Société: L'héritage de Darwin


Le museum d'histoire naturelle de New York organise en ce moment une exposition sur l'oeuvre de Darwin. A cette occasion, une conférence-débat était organisée hier soir, à laquelle j'ai eu le privilège d'assister. Les orateurs étaient invités à donner leur opinion sur l'émergence de l'Intelligent Design (un néo-créationisme expliquant que la complexité du vivant ne pouvait s'expliquer sans l'intervention à différents points de l'évolution d'une intelligence extérieure - en gros, Dieu ). Les interventions furent variées et globalement intéressantes. Un certain James Moore s'est chargé de l'introduction. C'est un Anglais, qui s'est attaché à démontrer avec un humour tout à fait conforme à ses origines, comment les idées créationnistes voyagent et risquent de devenir bientôt "à la mode". Il a par exemple cité une interview de Madonna qui expliquait que son actuel mari l'avait draguée en lui expliquant le débat entre créationisme et darwinisme (je devrais peut-être tenter ma chance auprès de quelques stars locales... je pourrais devenir une sorte de Woody Allen scientifique...). Beaucoup plus hallucinante cette réponse de Tony Blair :

Question : Is the Prime Minister happy to allow the teaching of creationism alongside Darwin's theory of evolution in state schools?

The Prime Minister: First, I am very happy. (...) It would be very unfortunate if concerns about that issue were seen to remove the very strong incentive to ensure that we get as diverse a school system as we properly can. In the end, a more diverse school system will deliver better results for our children.


Ron Numbers, un intervenant suivant, a lui aussi expliqué à quel point les idées créationnistes étaient en vogue un peu partout. Ainsi, il a raconté entre autres que le ministère Russe de l'Education avait récemment contacté des "experts" de l'Intelligent Design pour savoir comment introduire ce concept dans les programmes. Il a également énuméré les différentes personnalités (ministres en Hollande et en Italie par exemple) s'étant prononcé pour une réforme des programmes de biologie visant à "équilibrer" la théorie de l'évolution. Un philosophe, Michael Ruse, anglais lui aussi, a mis ensuite le doigt sur le fait que la lutte contre la théorie de l'évolution n'était qu'une petite partie d'une lutte entre, pour simplifier, fondamentalistes d'un côté et progressistes de l'autre. Il a cité l'exemple du fameux révérend Pat Robertson (qui s'était déjà signalé en appelant au meurtre de Chavez, le présedent vénézuélien) : celui-ci a menacé la municipalité de Dover de représailles divines pour avoir viré de son School Board les créationnistes. Je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager sa prose :

"I'd like to say to the good citizens of Dover If there is a disaster in your area, don't turn to God. You just rejected him from your city,"

"God is tolerant and loving, but we can't keep sticking our finger in his eye forever,"

Ma préférée, c'est celle-ci :
"If they have future problems in Dover, I recommend they call on Charles Darwin. Maybe he can help them."

Dans une perspective historique, il fait remonter cette opposition à la Guerre de Sécession. Le Sud (les futurs "Red States") a prolongé sa lutte contre le Nord sur le terrains des moeurs. Ce combat se poursuit encore aujourd'hui... Au moment du débat, Michael Ruse a explicitement dit que l'idée de revenir sur la théorie de l'évolution était aussi rétrograde que d'interdir les mariages homosexuels ou l'avortement. James Moore lui a alors fait remarquer que c'était précisément parce que les "élites" intellectuelles pensaient cela que les créationnistes les attaquaient sur leur terrain, la science, pour mieux contrer leurs idées progressistes...

Toujours lors du débat, une taupe créationiste (oui il y en a à New York) est venue demander sur un ton outré si les scientifiques ne devaient pas examiner les hypothèses créationistes sérieusement et en débattre scientifiquement. James Moore (toujours lui, il était vraiment très fort) lui a alors répondu que le plus gros problème était que justement le créationisme n'était pas de la science : les créationistes veulent changer la définition même de la science, en incluant la possibilité d'une intervention extérieure pour expliquer ce qu'on ne connait pas. La science ne peut évidemment pas se contenter de cela : elle doit précisément tenter d'expliquer l'incompréhensible. Il a conclu en insistant sur le fait qu'aux USA malheureusement, il appartiendra en dernier ressort à une cour de justice de décider ce qui sera de la science et ce qui n'en sera pas (chez nous, ce n'est pas tellement mieux, ce sont les députés qui réécrivent l'histoire...).

Malheureusement, aucun d'entre eux n'a évoqué le pastafarisme, cette nouvelle théorie qui explique que l'homme a été créé par une boule de spaghetti. Je vous invite à cliquer sur l'image pour en savoir plus !

28 novembre 2005

Buzz : Analyses des banlieues

Depuis ce côté de l'Atlantique, il est difficile de se faire une opinion sur les récents événements ayant secoué nos banlieues. Internet est ma source d'information privilégiée, et les analyses s'y multiplient. Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est varié :
- Je commence par le pire du pire : il m'arrive de faire un tour sur les forums de discussion, notamment celui du Monde. Je suis chaque jour plus effrayé devant les propos des furomeux de tout poil : la concentration de haine m'est en tous cas intolérable. Les préjugés ethniques et raciaux les plus immondes y côtoient les vulgates ultralibérales appelant à combattre le fonctionnariat, source de tous nos maux. J'ai parfois envie de réagir, mais arrive maintenant à m'abstenir (j'ai pu constater que si vous essayez de discuter, la haine se retrouve immédiatement dirigée contre vous...)
- Continuons dans le registre sur les intellectuels parisiens au parler "vrai". Parmi eux, l'inénarrable Ivan Rioufol (chroniqueur du Figaro le vendredi). Si vous ne connaissez pas, allez donc y faire un tour, cela vaut son pesant d'or. Masochiste, je lis son "bloc-notes" chaque semaine. Ivan Rioufol n'aime ni les musulmans, ni la gauche, qui sont tous deux la source de tous nos maux (c'est probablement le leader spirituel des forumeux cités précédemment, je suis certain que ces tristes sires ont beaucoup de points communs socio-économiques).
- Récemment, et dans un registre différent, le professeur Finkelkraut s'est illustré. Ayant eu le privilège de suivre ses enseignements, je peux constater qu'il vieillit mal. Son cours s'intitulait "Penser le XXième siècle"- sous-entendu à la lumière des guerres et/ou des idéologies totalitaristes : il s'était rapidement transformé en "Penser la Shoah". De ce point de vue, c'était intéressant selon moi (tous ne partageaient pas mon opinion), mais j'ai toujours l'impression que Finkie a toujours envie d'y revenir, et que cela obscurcit son jugement, au point qu'il a carrément dérapé sur ces émeutes. Dire que l'"antiracisme serait au XXIième siècle ce que le communisme fut au XXième" me paraît légèrement erroné, surtout venant de quelqu'un censé être capable d'enseigner l'histoire des totalitarismes du siècle passé. Je passe sur "la honte, c'est le début de la morale", qu'il a pourtant rabâché également sur le plateau de Ripostes. Finkie, victime du relativisme intellectuel ?
- Il y eut bien sûr de nombreux points de vue dans tous les journaux. Chaque penseur semble défendre son bébé. En général, c'est une suite de banalités.
- J'ai néanmoins bien aimé le point de vue d'Emmanuel Todd (interviewé par le Monde, clin d'oeil à Nicole), et plus récemment de Régis Debray dans ce même Monde, qui expliquait que ce qui manquait le plus aujourd'hui était un sens, un Idéal du destin commun remplacé par un individualisme exacerbé. Il cite Freud : "la recherche effrénée par les individus, dès leur plus jeune âge, du plaisir maximal ne peut que déboucher sur un ensauvagement général du vivre ensemble ". Autrement dit, ce qu'il manque aujourd'hui, c'est un projet, porteur d'espérance et jouant en même temps le rôle de sur-moi. Là, j'adhère complètement.
- Les blogs s'en tirent pour le mieux. Le big-bang blog des trois compères d'Arrêt sur Images est toujours instructif. J'ai bien aimé le blog d'Emmanuel Davidenkoff, centré sur l'éducation, qui a bien sûr évoqué la polémique sur le rétablissement (probablement avorté) de l'apprentissage à 14 ans. Je signale également un blog très intéressant tenu par des journalistes suisses qui ont décidé de s'installer sur le terrain à Bondy (une idée à soumettre à nos PPDA et autres Jean-Pierre Pernaut). Cela fait tarte à la crème d'évoquer la pertinence des blogs par rapport aux médias traditionnels, mais là, j'avoue que je suis un peu d'accord.

25 novembre 2005

Perso : Thanksgiving

Je m'adapte bon gré mal gré aux moeurs locales... Hier c'était thanksgiving : fête familiale traditionnelle américaine s'il en est. L'occasion pour moi de découvrir une facette inconnue des Etats-Unis : j'ai eu la chance d'être invité à un repas de Thanksgiving typique dans une famille américaine. Thanksgiving est l'occasion pour les Américains de commémorer l'arrivée de leurs ancêtres sur le Nouveau Monde. Malheureusement, les pélerins furent assez dépourvus l'hiver étant venu, et les autochtones ont alors décidé de les aider en leur fournissant dindes et autres denrées. Du coup, il paraît que c'est une forme de tradition d'inviter des étrangers pour Thanksgiving comme symbole des premiers bienfaiteurs indiens. Ma famille d'accueil était très amicale,et j'ai pu goûter pour la première fois de la vraie et bonne cuisine américaine (dinde farcie bien sûr, mais aussi purée de patate douce et pumpkin pie). Un vrai régal dans une ambiance chaleureuse...

21 novembre 2005

Potterologie : Harry Potter and the Goblet of Fire

L'un des avantages de l'expatriation est que je peux bénificier en avant-première de tous les produits culturels anglo-saxon (livres, films, jeux vidéos...) sans attendre une hypothétique traduction. J'ai donc eu le plaisir de découvrir Harry Potter IV, le film, bien avant toi, lecteur français resté au pays. C'est l'occasion pour moi d'inaugurer un nouveau thème : la Potterologie. Tu l'as compris, cher lecteur, je suis un grand fan d'Harry Potter, et toi et moi vivons une époque formidable : le mythe Potter est en train de se construire sous nos yeux. Nous attendons fébrilement la sortie de chaque nouveau tome, construisant des hypothèses, imaginant le pire pour Harry et ses amis... Malheureusement, les bonnes choses ont une fin, et le prochain tome sera le dernier. Et compte-tenu des derniers volumes, une fin tragique pour nos héros n'est pas à exclure...
Revenons au film : comme toujours, le film est très fidèle au livre, et j'imagine qu'il faut s'accrocher pour suivre l'intrigue si on ne connait pas l'histoire originale. J'ai bien aimé cet opus, même s'il se concentre essentiellement sur le Tri-Wizard Tournament et qu'il y a bien peu de scènes dans Hogwarts. Pour ceux qui ont lu le tome 6, j'ai essayé de repérer s'il y avait des indices sur les Hoxcruxes, mais il n'y a rien d'évident - mon hypothèse est que le Goblet of Fire lui-même en est un, peut-être la coupe d'Hupplecuff, notez d'ailleurs que si tout se passait bien (enfin mal), Vous-Savez-Qui devrait la récupérer. La terrifiante scène marquant le tournant du cycle que tous les fans attendent avec angoisse et répulsion fut à la hauteur de mes espérances, mais je vous laisse voir. Par ailleurs, ce qui me fascine à chaque fois dans les films d'Harry Potter est la ressemblance fascinante des acteurs avec leur personnage. Cedric Diggory, Krum, Fleur ont vraiment la tête que je leur imaginais en lisant le livre. En revanche, j'imaginais Mad-Eye plus maigre, après tout c'est un Auror, il a dû en voir des vertes et des pas mûres... Bon, voilà pour mes sentiments, je vais m'arrêter car je me rends compte que pour ceux qui ne connaissent pas les livres, cela doit être bien difficile de me suivre !

Perso : New York, New York ...



Le grand retour sur mon blog !!!
Tagada tsouin tsouin !!
Bon, en fait je suis depuis un peu plus d'un mois à New York, pour mon post-doc.
J'ai été donc bien occupé ces derniers temps (et c'est un euphémisme).
Je suis à peu près installé (enfin je n'ai toujours pas le téléphone, quand à internet, il ne faut pas trop rêver non plus, malgré les promesses de l'université...). En fait, je blogue actuellement depuis mon bureau. Mes billets risquent donc d'être plus courts et plus spontanés (imaginez que mon chef me surprenne... horreur, malheur !!).
Voilà, à très bientôt
Tom Roud



07 octobre 2005

Perso : à la bourre !!!!

Chers lecteurs de ce blog,
un petit billet en passant pour vous rassurer sur mon état de santé : je suis toujours vivant ! Néanmoins je suis très occupé en ce moment : je boucle mon départ pour les Etats-Unis, qui a lieu vendredi 14. Je vous assure que c'est loin d'être facile : beaucoup d'administratif, de la science à boucler (qui restera probablement en plan un bon moment)... J'ai à peine le temps de bouquiner (j'espère néanmoins avoir le temps de vous parler d'un bon petit livre scientifique que je suis en train de feuilleter). Voilà, j'essaie de revenir à ce blog au plus vite !
See you

19 septembre 2005

Lecture : Merlin

J'ai récemment fini de lire le tome suivant du livre du Graal, qui nous compte la conception et la vie de Merlin jusqu'à l'avènement du roi Arthur. Ce livre est très intéressant et très instructif. Après le triomphe de Jésus (qui est allé jusqu'à sortir Adam et Eve des enfers selon la tradition de l'époque), le Malin souhaite concevoir un prophète des Enfers, pendant maléfique du Christ. Il s'acharne alors sur une famille et prend littéralement la vertu d'une pauvre jeune fille un soir où celle-ci est affaiblie. De cette union naît Merlin. Celui-ci, comme les démons, possède la connaissance du passé et un certain nombre de pouvoirs occultes. Le narrateur nous explique alors que Dieu donne la connaissance du futur à l'enfant, le laissant choisir sa propre destinée. Merlin choisit alors évidemment la chrétienté.

Le roman est beaucoup plus amusant et plus prenant que Joseph d'Arimathie. Merlin est un personnage bien plus sympathique que les bigots du roman précédent : s'il est assimilé à un nouveau Christ, il a un côté païen évident et trempe parfois dans de biens mauvais coups (par exemple dans la conception du roi Arthur). On apprend également l'origine de la Table Ronde, qui forme une nouvelle trinité avec la Cène et la table de Joseph d'Arimathie. Pour continuer sur mes commentaires de la religion à l'époque, j'ai appris en lisant les notes que Merlin était un roman antérieur à Joseph d'Arimathie. Peut-être est-ce une question de style de l'auteur, mais je trouve cela assez édifiant lorsque l'on compare le statut de la religion et des femmes. Le caractère fondamentaliste (au sens moderne) de Joseph par rapport à Merlin est évident : on sent l'influence (postérieure donc) d'un chistianisme culpabilisateur et épuré, qui n'est présent que sous formes de traces dans Merlin. Cela pose pas mal de questions à mon sens sur les évolutions historiques des religions. D'une certaine manière, la pratique du christianisme semble s'être radicalisée à cette époque alors même qu'il avait en quelque sorte bataille gagnée et supplantait les traditions païennes antérieures. A l'ouverture de notre siècle prétendûment "spirituel", c'est assez inquiétant, non ?

Perso : Docteur !

Ca y est, je suis docteur !
Ma soutenance s'est très bien passée, et je suis très content. Tout s'est déroulé très vite, je n'ai pas vraiment eu le temps ni de cogiter, ni de stresser. J'ai donc officiellement fini mes études vendredi dernier. Je vais me consacrer maintenant à mon post-doc, et vais pouvoir de nouveau poster des billets !

11 septembre 2005

Buzz : Mon blog a la cote...

Vu la taille de mon lectorat et par masochisme, j'ai essayé de taper "tom roud" sous google pour voir. Quelle ne fut pas ma surprise de voir apparaître un résultat ! Comme vous pourrez le constater si vous faites l'expérience, il s'agit d'un lien concernant un blog que j'aime bien (le blog de Jean Véronis). J'ai donc ainsi eu la surprise de découvrir "blogshares", qui semble n'être rien de moins qu'un jeu de bourse aux blogs. Si j'ai bien compris, dans ce jeu, chaque blog est en fait une "entreprise", qui peut acheter et vendre d'autres blogs dans cette bourse virtuelle. La valeur de cette entreprise dépend du nombre de liens entrant et sortant vers ce blog. Après cette petite phase d'étonnement, j'ai regardé la page concernant mon blog. C'est alors que je me suis aperçu qu'il était possible de "réclamer" (claim en Anglais, je ne trouve pas de meilleur mot pour faire la traduction) un blog, dont le mien. Mon sang n'a alors fait qu'un tour : n'importe qui pourrait-il faire valoir des droits, mêmes virtuels, sur mon blog ? Cela m'a bien énervé : je décidai donc de "réclamer" mon blog. J'entrai donc une de mes adresses mails annexes pour m'enregistrer et réclamer mon dû légitime. En retour j'ai reçu un e-mail me confirmant que mon blog m'appartenait sous réserve d'inclure un bandeau (très discret heureusement, un peu à l'image des liens de validation HTML) sur ma page d'accueil. Conclusion n°1 : je suis un pigeon, et je me suis bien fait avoir car il est impossible que quelqu'un d'autre que moi ne réclame mon blog. Mon adresse e-mail annexe vient donc d'aller enrichir un nouveau fichier. Conclusion n°2 : sous réserve de s'amuser, blogshares a trouvé là un bon moyen de se faire de l'argent grâce aux pubs discrètement dissimulées dans son site. Blogshares vient d'inventer le capitalisme virtuel pour pratiquer un capitalisme bien réel.

Perso : J -5

Dans cinq jours maintenant, je soutiendrai ma thèse. Stress !
Ces derniers jours, je suis très occupé. Non seulement il faut que je prépare ma soutenance, mais encore je suis en train de préparer mon départ aux Etats-Unis pour mon post-doc, ce qui est en fait bien plus embêtant. Il faut se renseigner pour les impôts, la protection sociale là-bas... J'ai aussi essayé de me renseigner pour la retraite, mais la CNAV me dit d'appeler la CPAM tandis que la CPAM me dit d'appeler la CNAV. Je n'ai pas encore (complètement) résolu ce dilemme. J'essaie aussi de trouver comment me faire expédier une ou deux grosses caisses d'affaires personnelles par bateau, mais j'ai beaucoup de mal à trouver quelque chose de moins cher que FedeX. Côté thèse, les choses se clarifient (heureusement 8^) ). Mes transparents sont prêts (je répète avec mon boss mercredi), j'ai implémenté les dernières corrections des rapporteurs dans le manuscrit, si bien que je suis proche d'une version définitive. Je vais également essayer d'apporter les derniers papiers administratifs à Jussieu demain. Côté pot, tout devrait bien se passer grâce à l'aide efficace de mes parents. En ce qui concerne le reste, il faudrait que j'écrive un papier avant mon départ - mais je n'ai ni le temps, ni le courage de m'y atteler cette semaine-, il faudrait aussi que j'améliore un petit modèle auquel je réfléchis depuis quelques temps. Heureusement, je n'ai pas été atteint du syndrôme To phD or not to phD !
PS :Je vais aussi reprendre le badminton demain, youpi!

07 septembre 2005

Perso : Joyeux mésiversaire !

Ce blog a officiellement un mois. Youpi !
Récapitulons : en un mois, j'ai écrit 14 billets, en comptant celui-ci. Le rythme est assez bon je trouve, mais j'étais à moitié en vacances, je doute d'arriver à continuer à écrire aussi régulièrement. Côté sujets, j'ai essayé de varier : 5 billets "scientifiques", 3 billets sur mes lectures, 4 billets persos, et 2 billets sur le foot... Côté lectorat, c'est toujours la morne plaine, il faut dire que seule les Blondes semblent savoir se servir du net, et qu'en fait je ne suis pas assez geek pour me faire de la pub sur le web. Côté style, je me trouve parfois un peu ennuyeux (mais bon, j'ai peut-être tort, je n'ai pas beaucoup de feedback !). J'aborderais peut-être d'autres sujets prochainement, j'aimerais aussi refaire les skins de ce site, elles ne sont pas super funky, mais je n'ai pas trop le temps. Voili voilou, à bientôt !

Buzz : les Bleus matent les petits hommes verts


Nous y sommes presque. Une victoire contre la Suisse et nous sommes en Coupe du Monde (on n'aurait même pas besoin de gagner contre Chypre derrière, contrairement à ce que disent nos abrutis de journalistes sportifs, qui ne sont même pas foutus de comprendre un règlement FIFA). Le match de ce soir était un match âpre, rude, un vrai match international, comme on les aime. Une vraie partie d'échecs, où la moindre erreur est fatale. Et la chance bleue est revenue : sur un ballon anodin, un geste lumineux d'Henry nous a permis de l'emporter. Henry n'avait pas marqué depuis un bon bout de temps, si bien qu'on se mettait à douter de lui (moi y compris, je l'avoue), mais il a marqué LE but. Pas uniquement celui de la victoire, peut-être bien celui de la naissance d'une équipe, avec une véritable âme, une volonté de gagner, qui peut mener loin. Depuis le début des matchs de qualification, ce groupe ressemble trait pour trait au groupe de qualification de l'Euro 96 : une floppée de matchs nuls 0-0 à domicile, une équipe qui tarde à naître, et puis soudain un exploit. Il y a dix ans, la France battait la Roumanie 1-3 à Bucarest, avec des buts entre autres de Karembeu et Zidane. La grande équipe de France est née à ce moment. Ce soir, la France est allée gagner en Irlande, ce qu'elle n'avait pas fait depuis plus de 50 ans. L'Irlande est pourtant redoutable à domicile : on se souvient par exemple que les Pays-Bas ont été éliminés des qualifications de la Coupe du Monde 2002 à Dublin. N'en doutez pas, chers lecteurs, l'Equipe de France a réalisé un authentique exploit. Il faudra confirmer dans un mois contre la Suisse, et on pourra alors affirmer haut et fort que les Bleus sont de retour.

05 septembre 2005

Science : Loi de Murphy et météorologie...

Un petit compte-rendu d'une conférence très intéressante donnée par Yves Fouquart au Congrès de la SFP. Ce chercheur est spécialiste de climatologie et malgré un mal de dos évident, nous a relatés avec beaucoup d'humour notre futur climatique. Ma conclusion est qu'on est très mal barré. Il a évoqué une véritable loi de Murphy météorologique, dans le sens qu'aucun processus naturel n'est capable a priori de contrer l'augmentation du CO2 due à l'activité humaine. L'idée de base de la conférence était de tenir le réchauffement climatique comme acquis et d'examiner ses conséquences. Si on considère une variation (petite) de température donnée, peut-on quantifier la variation de CO2 associée dans l'atmosphère ? La réponse est oui : les modèles théoriques développés ces dernières années marchent très bien et montrent que malheureusement lorsque la température augmente, la conséquence globale est qu'il y a plus de CO2 relargué... Autrement dit, il n'y a quasiment que des réatroactions positives, qui vont tendre à augmenter la concentration en gaz à effet de serre et donc la température. Cela fait des années que les météorologistes - et l'administration Bush 8^) - cherchent néanmoins d'éventuelles rétroactions négatives (c'est-à-dire des rétroactions qui vont entraîner une consommation plus importante du CO2 avec une augmentation de la température). Un exemple récemment contredit est cette idée de "puits de carbone" : en augmentant la concentration de CO2, la consommation des plantes pour la photosynthèse pourrait augmenter, ce qui serait une rétroaction négative. En fait, cette hypothèse a été retoquée par des études récentes (Le Monde en a parlé). Maintenant que prédisent les modèles ? D'abord, même si l'activité économique s'effondrait du jour au lendemain, il y a suffisamment d'inertie pour que la température augmente de quelques degrés. A l'horizon 2100, il y aura vraisemblablement une augmentation en moyenne de plusieurs degrés Celsius. Quelques degrés représentent a priori peu, mais les conséquences peuvent être dramatiques car il y a pas mal d'effets de seuil en météorologie. Par exemple une augmentation infime de température sur quelques années peut modifier considérablement la dynamique des glaces du pôle Nord en particulier. A terme, cela pourrait modifier la dynamique des courants océaniques et on prévoit même un possible arrêt du Gulf Stream. L'Europe se refroidirait donc à cause du réchauffement. Un autre exemple lié à l'actualité récente est la formation des tempêtes tropicales. Celles-ci se forment lorsque l'eau des océans atteint une température bien précise. Or, si l'eau est plus chaude globalement, il y aura forcément plus de tempêtes, qui seront également plus violentes. L'exemple tragique récent m'a rappelé les paroles de Bush père qui refusait de signer le protocole de Rio en 92 au motif que "le mode de vie américain n'é[tait] pas négociable"...

03 septembre 2005

Lecture : Joseph d'Arimathie


J'ai attaqué ces derniers jours la série du mythe du Graal. Il va me falloir du courage pour finir le tout : il y a quand même deux gros tomes dans la collection "La Pleiade" (il faut dire qu'ils ont inclus la version en ancien français). J'ai fini Joseph d'Arimathie. Ce roman vaut vraiment le détour à plusieurs titres. D'abord, c'est l'introduction du grand cycle littéraire du Moyen Age. Ensuite, il fait le lien (romanesque) entre le Nouveau Testament et l'Occident chrétien, car il annonce la Quête du Graal menée par les chevaliers d'Arthur. Nous suivons donc les péripéties de Joseph d'Arimathie, qui a recueilli le sang du Christ dans la "sainte écuelle", et qui voyage en pays sarrasin, convertissant le roi Mordrain et son beau-frère Nascien, ancêtre de Lancelot et de Galaad. Il leur arrivera de nombreuses aventures, parfois loufoques, mais ils s'en sortiront en s'en remettant toujours à Dieu. En dehors de l'histoire, le plus intéressant à mon sens est toute la philosophie morale catholique du Moyen Age qui transparait dans le récit. Ainsi, vous retrouvez un Dieu vengeur, extrêmement dur avec les mauvais, mais qui pardonne instantanément si vous épousez la foi du Christ. Le pêché est sévérement condamné, et le plus honni d'entre eux est le pêché originel, commis par Eve et partiellement "rattrappé" par la conception "sans luxure" du Christ. C'est d'ailleurs sans conteste possible le roman le plus misogyne que je connaisse : la femme est représentée comme le pêché incarné. Par exemple, le diable apparaît toujours sous des traits féminins; il y a quantité d'anecdotes et de récits annexes consacrés à la duplicité par nature de la femme, par exemple le récit de la vie d'Hippocrate (oui oui, le médecin !). Plus qu'un être inférieur, la femme est représentée comme un être dangereux... C'est en fait assez effrayant, car on réalise en lisant ce "conte" que toute notre civilisation et notre culture reposent en fait sur ce genre de traditions. J'ai depuis attaqué Merlin qui est plus moderne de de point de vue : la femme redevient sauvable (à condition qu'elle soit très pieuse évidemment).

Perso : Congrès de la SFP


Chers lecteurs de ce blog,
me voici enfin rentré du congrès de la société française de physique. Ce congrès était organisé à Lille en commun avec la Belgian Physical Society, fusion des deux sociétés belges de physique (notez l'anglais qui évite de devoir choisir entre les deux langues belges ). Le congrès fut très bon d'un point de vue scientifique, et j'ai beaucoup apprécié les nombreuses conférences. Il faut dire qu'il y avait la crème française, voire internationale. Je reviendrai sur certaines interventions dans des billets spécifiques dans les jours à venir. L'organisation était au top, il y avait ce qu'il fallait de paillettes : réception à la mairie de Lille, dîner de gala sous une spendide verrière année 30... En revanche, peu de "people" non scientifique : ni ministre de la recherche, ni Martine Aubry, qui s'est faite excuser lors de l'inauguration et lors de la réception à l'hôtel de ville. Je trouve cela un peu dommage : 2005 est l'année mondiale et internationale de la physique (ne me demandez pas la signification de cette distinction, je n'en ai aucune idée) et c'était tout de même le grand congrès de la SFP (le prochain n'aura lieu qu'en 2007), en collaboration avec un autre pays européen. A l'heure où l'on parle beaucoup à la fois d'Europe et de recherche, notamment à travers les objectifs de Lisbonne qui visent à faire de la recherche une priorité dans le but du développement économique, une présence politique symbolique aurait été appréciée (par moi en tous cas)...

28 août 2005

Science : l'émergence ?


Vous pouvez trouver en ce moment dans les kiosques un numéro hors série de Science et Avenir, consacré, je cite, à "l'énigme de l'émergence". Qu'est-ce que l'émergence me direz-vous ? Apparemment, le concept d'émergence est en train de (re)devenir très populaire, en particulier en biologie. La maxime des théoriciens de l'émergence est résumée dans cette proposition concise : "Le tout est plus que l'ensemble de ses parties". L'une des idées centrales de la "théorie de l'émergence" est en fait que l'intéraction de petites unités simples peut mener à l'"émergence" de comportements complexes surprenants. Cette idée n'est en fait pas très neuve puiqu'elle est à la base de toute la physique statistique (je ne comprends d'ailleurs pas très bien en quoi certains opposent l'émergence au réductionnisme scientifique étant donné que ce dernier a justement fait ses preuves en physique pour expliquer les comportements émergents). Néanmoins, il est clair qu'elle ouvre toujours des perspectives immenses pour continuer d'explorer les phénomènes de turbulence, mais aussi certains aspects biologiques, économiques... Cependant, en tant que membre de la communauté des physiciens statisticiens intéressés par la biologie, je n'aime pas beaucoup l'emploi de ce terme d'émergence à cause des sous-entendus qu'il implique. On trouve par exemple dans ce numéro spécial ce chapeau d'un article : "On parlera d'émergence quand il n'existe aucun moyen plus rapide pour prédire le comportement d'un système au cours de son évolution que d'observer le système lui-même ou de le simuler sur un ordinateur". Ce genre de propos est à mon avis relativement dangereux scientifiquement parlant. Il est clair que les simulations numériques sont nécessaires. Cependant, le but ultime est bien de comprendre en profondeur l'origine des comportements observés, et de faire des prédictions sur ceux-ci. Or comment faire des prédictions si nous sommes incapables de comprendre un phénomène sans le simuler de A à Z ? J'ai peur qu'en introduisant cette notion d'émergence, on en soit amené à qualifier d'émergent tout comportement incompréhensible à première vue, ce qui entraîne qu'on accepte implicitement de ne pas parvenir à le comprendre. Du coup, nous sommes confrontés à la science "catalogue", symbolisée à mon avis par le livre de S. Wolfram en illustration : on se contente de simuler et de classifier les comportements, en invoquant cette notion quasi-magique d'émergence à la base de tout, mais sans vraiment chercher à comprendre, à théoriser, et à simplifier. Le pire est que le terme d'émergence constitue un vaste fourre-tout, comprenant par exemple la physique non-linéaire et donc la théorie des bifurcations, qui est à mon avis l'exemple typique de domaine où les simulations ne sont qu'un début permettant ensuite de caractériser et de comprendre en profondeur le système étudié.

27 août 2005

Perso : En vacances j'oublie tout ...


... sauf mon blog ! Un petit message pour vous tenir au courant des raisons de mon manque d'activité : je rentre d'une semaine de vacances dans le Cantal loin de toute connexion potable. Ces vacances furent fort instructives et très amusantes. J'ai ainsi eu la surprise de voir un chercheur éminent de mon labo au sommet du col du Pas de Peyrol. Il venait de le monter à vélo ! Compte-tenu de ma surprise, de l'incongruité de la situation et surtout de sa fatigue physique bien naturelle, je n'ai pas osé allé l'embêter (vous imaginez, vous vous ressourcez à la montagne, vous vous adonnez à votre sport favori, vous êtes fiers de votre effort au sommet d'un col monstrueux ... pour être abordé par un jeune étudiant qui vous rappelle la physique et les vicissitudes de la vie parisienne) mais je suis hyper impressionné : ce col est régulièrement emprunté par le tour de France. Je l'ai monté en voiture, côté Mandailles : effectivement, cela n'a pas l'air d'être de la tarte... Etant moi-même un amateur de l'effort solitaire sur la petite reine, je me suis juré de revenir dans cette région muni de mon engin pour affronter ces cols mythiques. Quoi qu'il en soit, je vous informe également que je risque de ne pas pouvoir accéder à mon blog dans les jours prochains : je pars au congrès de la Société Française de Physique (en partenariat avec son homologue belge) la semaine prochaine, et je doute d'avoir le temps et la possibilité d'accéder au Web. A bientôt néanmoins pour la dernière ligne droite avant ma soutenance de thèse (gulp !).

18 août 2005

Lecture : Le gai Achille

Comme je vous l'avais dit dans un billet précédent, je suis en train de lire des "Récits inédits de la guerre de Troie". Il s'agit de traductions faites par monsieur Gérard Fry de textes latins - certains eux-même traduits du Grec. L'oeuvre majeure traduite s'intitule "Ephéméride de la guerre de Troie" et consiste en une chronique de la guerre, prétendument rédigée par un Grec nommé Dictys, assistant Idoménée qui est un des héros grecs. Les récits sont riches et très bien annotés et commentés. On y trouve une foule d'indications sur l'atmosphère qui régnait au cours de leur rédaction. Par exemple, Dictys donne une chronique de la guerre de Troie cherchant à gommer toute influence divine et relate un conflit essentiellement politique, contrairement à l'Illiade qui décrit des hommes victimes de la puissance divine. Ce qui m'a beaucoup surpris est la façon dont est abordée l'homosexualité d'Achille. Soyons clair, je suis convaincu qu'Achille est amoureux de Patrocle. Ce sujet est très indicatif de l'état d'esprit de l'auteur d'une narration du siège de Troie (cinématographique ou littéraire), et je suis toujours très attentif à la nature de la relation Achille/Patrocle. Le film "Troie" sorti l'année dernière était assez décevant : si Brad Pitt est une icône gay, son Achille n'a d'yeux que pour Briséis. Au contraire, dans son baroque "Illium", Dan Simmons n'hésite pas à nous montrer Achille et Patrocle tendrement enlacés. L'Illiade d'origine ne m'a pas semblé très explicite de ce point de vue, j'étais donc relativement déçu. Rétrospectivement, j'avais peut-être tort : à la suite de mes nouvelles lectures, je me rends compte qu'en fait, les auteurs classiques, Homère compris, étaient beaucoup plus subtils que je ne le pensais et savaient distiller de petits indices que tout le monde comprenait à l'époque. Ainsi, dans l'Illiade, Hector tue Patrocle d'un coup d'épée dans le bas ventre. Gérard Fry, dans ses notes, nous apprend que l'éphéméride latine emploie les mots "loca corporis pudibunda", ce qui signifie en clair les parties génitales. D'après lui, par cette blessure, Hector, en "bon père de famille", voudrait, je cite, infliger un "outrage" au "mignon" de son ennemi. Il pourrait s'agir d'une surinterprétation du texte d'Homère, mais apparemment, l'amour Achille/Patrocle était de notoriété publique il y a deux mille ans, voire au moment même de la guerre de Troie !

17 août 2005

Science : Science de Normand

Je viens de lire un article tout à fait fascinant dans "Pour la science" de ce mois. Il concerne la fameuse conjecture "P=NP". L'auteur de l'article, Jean-Paul Delahaye (familier des vieux lecteurs de Science et Vie junior comme moi!), nous explique qu'une façon de démontrer cette conjecture serait de démontrer qu'elle est en fait indécidable ( c'est-à-dire qu'on ne peut démontrer dans le système d'axiome considéré qu'elle est vraie ou fausse). Cela ressemble à un syllogisme ! Il cite un exemple très précis en arithmétique - considérons la conjecture suivante, dite conjecture de Goldbach : "Tout nombre pair supérieur à 4 est somme de deux nombres premiers". Si cette proposition est indécidable, on ne peut démontrer qu'elle est fausse. Or, une façon très simple de démontrer qu'elle est fausse serait de trouver un contre-exemple. Donc, si la conjecture est indécidable, cela signifie qu'on ne peut trouver de contre-exemple, donc qu'elle est vraie ! Du coup, la proposition serait-elle en fait décidable ? Je ne le pense pas : l'indécidabilité dans le sens "vrai" signifie à mon avis qu'on ne pourrait vérifier le résultat qu'en énumérant tous les cas - autrement dit qu'il n'y aurait pas de raisons "profondes" dans le système d'axiome considéré permettant de l'établir. Cette énumération est évidemment impossible car le nombre de cas est infini, d'où l'indécidabilité. Je crois d'ailleurs que lorsque le nombre de cas est fini (ou pas trop grand !), les informaticiens n'hésitent pas à énumérer tous les cas pour "démontrer" certains énoncés.

Ce mode de raisonnement basé sur l'indécidabilité pourrait donc peut-être s'appliquer à tout résultat très général portant sur des ensembles infinis, pouvant être réfuté simplement par un contre-exemple. Ainsi, si la conjecture de Riemann est indécidable, elle est vraie, car on ne peut alors trouver de contre-exemple, et de même peut-être pour la conjecture "P=NP" !

16 août 2005

Science : Prospective informatique 2

Suite de mes quelques considérations sur l'informatique, pour vous parler de l'accueil réservé à quelques innovations informatiques à travers deux exemples. Autrefois, bien avant l'invention de nos OS préférés, les ordinateurs étaient programmés à l'aide de cartes perforées (un peu comme ces pianos que l'on peut voir parfois dans les westerns !). Lorsque les premières interfaces sont apparues, elles n'ont semble-t-il pas fait l'unanimité dans la communauté scientifique : il était alors plus facile de changer simplement la position de certains trous pour relancer la simulation numérique plutôt que de s'encombrer avec une interface probablement lourde et lente. De la même façon, un peu plus tard, lorsque la souris est apparue, son intérêt n'était pas des plus évidents : l'utilisation de raccourcis claviers permettait sans peine de suppléer à ce nouvel engin barbare, surtout qu'un simple Control+x+s est bien plus rapide qu'un File, Save maladroitement cliqué au mulot. Pourtant, il est assez inimaginable de se passer aujourd'hui de ces innovations fondamentales. Finalement, le problème essentiel de ces méthodes à l'ancienne est qu'elles nécessitaient sans aucun doute un long apprentissage avant de pouvoir s'en servir efficacement.



L'informatique grand public a complètement révolutionné la façon de concevoir les ordinateurs : d'une certaine manière, l'efficacité passait en second, l'ordinateur devait devenir avant tout accessible et intuitif. Evidemment, pour les scientifiques, cela devait passer pour une hérésie. Heureusement, les progrès technologiques en parallèle ont été tels qu'on a pu avoir le beurre et l'argent du beurre : à la fois les performances et la facilité d'utilisation, même s'il existe encore un certain nombre de logiciels conçus à l'ancienne qui n'ont pas été encore supplantés. Par exemple Latex règne toujours en maître pour le traitement de texte mathématique, même s'il n'arrivera jamais selon moi à s'imposer pour le traitement de texte classique sans évolution majeure dans le sens du grand public. D'ailleurs, Latex lui-même est une évolution de l'obscur Tex, ce qui prouve que les concepteurs de logiciels (en particulier libres) ont bien compris la nécessité de s'adapter au plus grand nombre pour pouvoir survivre...

10 août 2005

Science : Prospective informatique 1


Chers lecteurs de ce blog (le s est-il vraiment nécessaire ?),

quelques billets pour vous faire part d'une conversation amusante que j'ai récemment eue avec mon directeur de thèse (il me faut préciser pour les potentiels lecteurs de ce blog qui ne sont pas de mes proches que je suis en toute fin de thèse de physique et que je soutiens le 16 Septembre. Ugh...). J'ai vu dans ma prime jeunesse tout au long des années 80 et 90 l'essor de l'informatique personnelle (je me souviens encore avec excitation et émotion du jour où mon père a ramené à la maison un TO7). Je croyais naivement qu'avant cette époque glorieuse, l'informatique -en France en tous cas- n'était reservée qu'à une élite fortunée et/ou militaire et que de gigantesques machines type Eniac (cf photo) calculaient jour et nuit d'obscures quantités liées à une potentielle guerre nucléaire. Que nenni ! L'informatique avait déjà fait depuis longtemps son entrée dans les labos de recherche. Mon directeur de thèse a même été l'un des tous premiers à taper sa thèse sur traitement de texte, à l'aide d'un concurrent aujourd'hui disparu de Tex. Pour l'anecdote, l'ordinateur du labo auxquel étaient reliés tous les terminaux occupait la totalité de la salle où travaillent actuellement les thésards (faut-il y voir une certaine continuité historique 8^) ? ). Plus surprenant, jusqu'à assez récemment, l'un des défis potentiels était de concevoir et de construire des ordinateurs pouvant résoudre spécifiquement des problèmes très précis donnés. Par exemple, un ordinateur pouvant calculer précisément des comportements liés aux transitions de phase (type eau-glace) , ou pouvant simuler très efficacement tel ou tel problème de physique des fluides. L'idée séduisante était d'optimiser l'architecture et les langages pour pouvoir commercialiser et utiliser au quotidien un super-ordinateur pouvant réaliser une opération très précise donnée.

Evidemment, ces projets très lourds et très couteux sont vite devenus caducs compte-tenu de la croissance exponentielle des capacités de calcul. Dès le début des années 90, n'importe quel PC du commerce écrabouillait de plusieurs ordres de grandeur en terme de puissance de calcul toute machine hyper optimisée de l'époque. Une anecdote pleine de sens à mon avis à l'heure où l'on souhaite orienter davantage la recherche française vers l'application (l'innovation comme on dit...)
A suivre ...

PS : pour ceux qui veulent en savoir un peu plus sur l'histoire de l'informatique, je conseille ce site.

09 août 2005

Buzz : Mystique Zizou


La nouvelle est tombée il y a moins d'une semaine. Il était de retour. L'homme du doublé contre la République Tchèque un soir d'Août 94 alors que tout semblait fini. L'homme du but décisif contre la Roumanie en qualif pour l'Euro 96 qui devait lancer la grande aventure. L'homme au crâne dégarni ayant trompé par deux fois le pauvre Taffarel en finale de la coupe du monde. L'homme du pénalty en or en demi-finale de l'Euro. Il nous avait fait encore rêver il y a un peu plus d'un an avec deux buts d'anthologie dans les arrêts de jeu contre une Angleterre à genou s'inclinant devant la supériorité de notre Messie sur leur petit golden boy. Et puis il nous avait laissés, errant dans le doute, arrivant à peine à battre les Iles Ferroé et Chypre... Pourquoi ce soudain revirement ?

Il parle aujourd'hui dans France Football. "Une nuit, à 3 heures du matin, je me suis soudain réveillé et là, j'ai parlé avec quelqu'un". Qui était donc cet Ange Gabriel footballistique ? "C'est quelqu'un que vous ne rencontrerez probablement jamais. Moi-même, je ne m'explique pas cette rencontre." Plus loin, il nous explique que cette apparition lui a fait comprendre qu'il lui fallait "revenir aux sources, à celles de [s]es débuts dans le foot professionnel, quand [il] n'étai[t] personne, qu'on ne [l]e connaissait pas et qu' [il] étai[t] tranquille à apprendre [s]on métier, à grandir."

Désormais, il n'y a plus aucun doute, le Dieu du football est bel et bien bleu. La coupe du monde a lieu dans un peu plus d'un an, en Allemagne, l'Allemagne de 82, l'Allemagne de l'agression sauvage de Schumacher sur Battiston, l'Allemagne des deux buts en prolongation, l'Allemagne qui a empêché par deux fois en demi-finale notre Jean-Baptiste Platini d'accéder au titre suprême. Je rêve maintenant d'un Zizou ressucité crucifiant notre ennemi footballistique héréditaire de deux buts en finale en Juillet prochain...

07 août 2005

Lecture : Lectures d'été ...

Je ne doute pas que les rares lecteurs de ce blog soient des aficionados (aficionadi ?) du net, voire des geeks, nerds ou otakus, mais je crois que nous serons tous d'accord pour reconnaître que rien ne vaut le contact charnel avec un bon bouquin. Ah ces (petits) moments de plaisir que ne peut donner un écran : les couvertures qui craquent et qui sentent la colle, la finesse du papier bible ou le grain grossier d'un vieux poche, les pages collées feuilletées pour la première fois et qui parfois vous coupent légèrement le bout des doigts... Après cette introduction à la sous-Delerm, je vous propose un aperçu rapide de mes quelques lectures de vacances :
- j'ai commencé par "Olympos", de Dan Simmons, suite du très bon "Ilium" sorti très opportunément l'an dernier au moment du lancement du film "Troie". Simmons est à mon avis l'un des meilleurs auteurs de SF actuel. Il a su renouveler le genre avec Hypérion, et même si la duologie Ilium/Olympos est inférieure, cela reste à mon sens au-dessus de la production actuelle,
- j'ai enchaîne avec "The hero with a thousand faces", de Joseph Campbell. Ce livre présente les structures communes à de nombreux mythes, à la lumière de la psychanalyse. Il paraît que c'est le bouquin qui a inspiré Georges Lucas pour StarWars. D'ailleurs, dans mon édition, Luke Skywalker est en couverture. J'avoue que je suis un peu déçu, même si ce n'est pas trop mal. J'ai récemment lu "Introduction à la psychanalyse " de Freud et je trouve que ce livre partage le même défaut : substituer une énumération d'exemples et d'anecdotes à un réel discours scientifique argumenté- ce qui me paraît être une caractéristique très dommageable à la psychanalyse. C'est d'autant plus décevant que certains thèmes abordés dans le livre me semblent tout à fait fascinants (en particulier l'opposition Père vengeur/ Mère nourricière commun à de nombreux mythes et la façon de les transcender). Tout comme le livre de Freud, j'ai lu environ la moitié et n'arrive pas à le terminer.
- j'ai ensuite dévoré le dernier Harry Potter. Je le reconnais volontiers, je suis un fan. Je ferai probablement bientôt une note de Potterologie avancée.
- je suis en ce moment dans une phase "mythes classiques". Je vais donc lire bientôt le livre du Graal, ainsi que d'autres textes sur la guerre de Troie - j'ai relu récemment l'Illiade et l'Odyssée. Je me suis aussi acheté les hymnes homériques d'Hésiode. J'aimerais bien lire aussi le Kojiki, recueil des mythes cosmogoniques japonais.
- enfin, je me suis tout de même gardé une saga de SF, parue à la bibliothèque Ailleurs et Demain. Il s'agit du "cycle du Fleuve", de Philippe José Farmer. J'avais bien aimé la saga des "hommes-dieux", qui a tout de même assez mal vieilli à mon avis.
Tout un programme pour mes quelques jours de vacances. Toutefois, mon côté geek va peut-être reprendre le dessus car je me suis aussi lancé dans le très bon "Kingdom Hearts : Chain of Memories"... Je ferai aussi probablement une note sur les jeux vidéos - enfin les bons jeux vidéos, ceux qui provoquent des "émotions proustiennes" dixit les Cahiers du cinéma !

Perso : Première note...

Et voilà, me voici à mon tour lancé dans la grande aventure des blogs. En fait, j'avais déjà fait une tentative il y a plusieurs semaines sur le site du monde.fr, mais je n'avais pas eu vraiment le temps de m'y consacrer, sans compter que j'ai un peu de mal avec le grand bandeau de publicité placé à côté de ma photo. Je me lance donc dans un blog plus léger et plus personnel. N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires et suggestions !
A bientôt
Tom Roud