Carnet du petit Tom : Physique, biologie et évolution...

05 septembre 2005

Science : Loi de Murphy et météorologie...

Un petit compte-rendu d'une conférence très intéressante donnée par Yves Fouquart au Congrès de la SFP. Ce chercheur est spécialiste de climatologie et malgré un mal de dos évident, nous a relatés avec beaucoup d'humour notre futur climatique. Ma conclusion est qu'on est très mal barré. Il a évoqué une véritable loi de Murphy météorologique, dans le sens qu'aucun processus naturel n'est capable a priori de contrer l'augmentation du CO2 due à l'activité humaine. L'idée de base de la conférence était de tenir le réchauffement climatique comme acquis et d'examiner ses conséquences. Si on considère une variation (petite) de température donnée, peut-on quantifier la variation de CO2 associée dans l'atmosphère ? La réponse est oui : les modèles théoriques développés ces dernières années marchent très bien et montrent que malheureusement lorsque la température augmente, la conséquence globale est qu'il y a plus de CO2 relargué... Autrement dit, il n'y a quasiment que des réatroactions positives, qui vont tendre à augmenter la concentration en gaz à effet de serre et donc la température. Cela fait des années que les météorologistes - et l'administration Bush 8^) - cherchent néanmoins d'éventuelles rétroactions négatives (c'est-à-dire des rétroactions qui vont entraîner une consommation plus importante du CO2 avec une augmentation de la température). Un exemple récemment contredit est cette idée de "puits de carbone" : en augmentant la concentration de CO2, la consommation des plantes pour la photosynthèse pourrait augmenter, ce qui serait une rétroaction négative. En fait, cette hypothèse a été retoquée par des études récentes (Le Monde en a parlé). Maintenant que prédisent les modèles ? D'abord, même si l'activité économique s'effondrait du jour au lendemain, il y a suffisamment d'inertie pour que la température augmente de quelques degrés. A l'horizon 2100, il y aura vraisemblablement une augmentation en moyenne de plusieurs degrés Celsius. Quelques degrés représentent a priori peu, mais les conséquences peuvent être dramatiques car il y a pas mal d'effets de seuil en météorologie. Par exemple une augmentation infime de température sur quelques années peut modifier considérablement la dynamique des glaces du pôle Nord en particulier. A terme, cela pourrait modifier la dynamique des courants océaniques et on prévoit même un possible arrêt du Gulf Stream. L'Europe se refroidirait donc à cause du réchauffement. Un autre exemple lié à l'actualité récente est la formation des tempêtes tropicales. Celles-ci se forment lorsque l'eau des océans atteint une température bien précise. Or, si l'eau est plus chaude globalement, il y aura forcément plus de tempêtes, qui seront également plus violentes. L'exemple tragique récent m'a rappelé les paroles de Bush père qui refusait de signer le protocole de Rio en 92 au motif que "le mode de vie américain n'é[tait] pas négociable"...

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